Le grand corps semblait glisser, puis se mettre à courir. Il ne pouvait tenir en place. Tout allait si vite, il allait repartir, je ne pouvais le saisir. Avait-il seulement existé ?
ÉTUDE POUR LE PENSEUR
Il rêve plus qu’il ne pense, il imagine, il fantasme peut-être, il esquisse des projets fous, irréels, et bondit comme un diable jouant dans les lumières de la nuit, loin de son lointain parent trop triste à ses yeux.
L’ŒIL DE PIERRE DE WISSANT
L’homme n’a plus de regard, accablé par le désespoir, il ne peut plus rien voir. Et le noir destin, qui s’enfonce sous la paupière qui veut se fermer, torture encore la honte et la blessure.
MOUVEMENT DE DANSE – NIJINSKI
Des corps libérés se révoltent dans la nuit. Ils explosent, s’envolent et narguent - impudiques - la vieille école. La surprise du mouvement, l’invention des formes par le corps, la nuit, la danse se rit de tous les efforts.
LA CATHÉDRALE
Les doigts, à peine se touchaient. Du délice de la caresse, ils formaient un calice où se frôlaient l’émotion et l’attention. Un souffle semblait les effleurer, la nuit semblait ici demeurer.
LA CHUTE
Le vide est noir qui aspire l’ange hier déchu. En vain il se redresse, aucune aide pour ce dément qui tombe désespérément, s’abîme dans le néant qui l’entraine et le disloque.
MERCURE
Au bord du précipice, perdu dans les ténèbres du vice, il se dresse, ouvre les bras, et brave le chaos de la fin des mondes. Ultime provocation du dernier des damnés, héros de l’inutile, figure fière et désespérée, c’est le dernier des messagers.
ANDRIEU D’ANDRES
La pluie et la honte tourmentaient le bronze noir au fond du jardin. Les arbres écorchés par l’hiver tendaient leurs bras accablés, se joignant à l’homme pour sa dernière prière.
ANDRIEU D’ANDRES
La pluie et la honte tourmentaient le bronze noir au fond du jardin. Les arbres écorchés par l’hiver tendaient leurs bras accablés, se joignant à l’homme pour sa dernière prière.
BALZAC
L’immense menhir, noire silhouette drapée dans l’orgueil du génie, illustre intelligence, s’avançait sur les bords de la ville plongée dans la nuit de la terre.
PIERRE DE WISSANT
Spectre affolé, terrifié, qui court dans l’enfer de sa vie. Le pauvre bourgeois précipité dans le tourment de sa défaite, ne peut échapper à l’accablement d’un sort qui le ronge.
LE PENSEUR
Massif et solitaire, l’homme trophée de l’enfer - Dante sait qu’il ne peut jamais s’en défaire - trône impuissant. Le misérable athlète, charnel et philosophe, survole le temps et contemple le néant.
LES SOURCES TARIES
Dans un salon qui n’existe plus, caverne de la vieillesse, antichambre de la mort, les femmes flétries et usées ne se parlent plus. Prostrées, douloureuses figures que le temps efface à la vie.
BALZAC, ÉTUDE DE ROBE DE CHAMBRE
Vidé de sa chair, le manteau flottait étrangement dans les méandres de la pièce obscure. La peau du génie semblait prendre vie. Le ventre noir avait-il avalé la tête ?
LE FILS D’UGOLIN
Surgissant de l’ombre , le fantôme danse, indécent. Dans le silence de la nuit, le cannibale a déjà fait son œuvre sur ce corps morbide qui crée pour le père impie la plus horrible chorégraphie.
JE SUIS BELLE
Les lumières de la ville éclaboussaient la scène du ballet de ces noctambules. Et le couple rêvait dans la pierre d’un porté imaginaire. La belle blottie ici disparaissait enlevée dans la nuit spectaculaire
L’ADIEU
Juste avant l’oubli, comme une dernière apparition que la nuit engloutit, deux mains tentent d’étouffer un cri douloureux et muet. Dernier acte de la vie, quand les rencontres se défont.
LA MAIN DE DIEU
La grande main s’ouvre qui va se refermer peut-être, ou s’ouvrir plus encore, et laisser glisser ces formes que l’obscur efface à nos yeux, créatures prisonnières, modelées par le Maître du Jour et de la Nuit.
CHARLES BAUDELAIRE
La tête me regardait, je ne vis que le cerveau. Fascination de la pensée, l’immensité du poète, mortelle cervelle qui projette l’humain à l’infini.
CONVALESCENTE
Le marbre embué et silencieux émergeait dans la mélancolie de la nuit. Les mains maladives, écran timide à la pudeur de la bouche, approchaient le visage de la femme enfouie, secrète et éphémère.
IRIS, MÉSSAGÈRE DES DIEUX
Dans une danse infernale et écartelée, le sexe d’Iris surgit des ténèbres et, dans un saut gigantesque, dicte la vérité de la naissance à l’éternité.